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La premiĂšre sĂ©rie, les comptes du trĂ©sor de l’église Saint-Germain, prĂ©sente un nombre non nĂ©gligeable d’individus, mais omet d’en indiquer le statut social, ainsi que le type et la localisation des biens sur lesquels portent les rentes perçues par le trĂ©sor. Le deuxiĂšme ensemble comptable, celui de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas, offre l’avantage de prĂ©senter les rentes perçues par quartier – ce qui a dĂ©jĂ  permis d’ébaucher une gĂ©ographie sociale de la ville au xve siĂšcle – , d’indiquer le statut des personnes citĂ©es et de prĂ©ciser certains liens familiaux tout en dĂ©crivant prĂ©cisĂ©ment les biens sur lesquels sont Ă©tablies les rentes. Certaines catĂ©gories sociales ou groupes d’individus sont par ailleurs systĂ©matiquement signalĂ©s dans ces comptes les pauvres et malades de l’HĂŽtel-Dieu, les ouvriers du bĂątiment, les artisans du drap, de la toile et du cuir, les mĂ©tiers de bouche et, surtout, les officiers ducaux et royaux et les bourgeois. C’est sur ces derniers que les renseignements collectĂ©s se sont rĂ©vĂ©lĂ©s les plus nombreux et les plus instructifs, aussi a-t-il Ă©tĂ© finalement dĂ©cidĂ© de cadrer cette Ă©tude sur ces personnalitĂ©s, leurs statuts et privilĂšges, leur participation au gouvernement urbain et les moyens d’expression et d’exercice de ces pouvoirs urbains, pour finalement aborder les limites de leur influence sur la ville. Statuts, privilĂšges et rĂ©alitĂ©s sociales 2Le statut des habitants n’est, de prime abord, perceptible que par le biais du vocabulaire employĂ© dans les actes, et la rĂ©alitĂ© de ces statuts sociaux ne transparaĂźt que par les avantages et droits dont bĂ©nĂ©ficient ces diffĂ©rentes catĂ©gories. 3Dans la documentation apparaissent habituellement les termes de bourgeois, manans et habitans » lorsque l’ensemble de la communautĂ© urbaine est intĂ©ressĂ©e, et dans les actes de constitution de rentes, les gens se dĂ©signent eux-mĂȘmes soit en tant que demourant en la ville d’Argenthen », soit comme Ă©tant d’Argenthen » ou bourgeois d’Argenthen ». 4Les demourant en la ville d’Argenthen » sont a priori des gens originaires des paroisses rurales environnantes, venus, peut-ĂȘtre Ă  l’occasion de la guerre ou de la prĂ©sence de brigands dans la rĂ©gion, chercher refuge en ville en y louant une habitation. Ils ne bĂ©nĂ©ficient d’aucun privilĂšge particulier et restent de fait assimilĂ©s Ă  des Ă©trangers Ă  la communautĂ© urbaine. 5Les gens dĂ©signĂ©s comme Ă©tant d’Argenthen » sont, pour la plupart, natifs de la ville, habitent majoritairement hors de l’espace fortifiĂ© et bĂ©nĂ©ficient de quelques privilĂšges au mĂȘme titre que les bourgeois, qui, eux, rappellent constamment leur statut en accolant l’appellation bourgeois » Ă  leur nom, et jouissent de quelques avantages supplĂ©mentaires. 3 L’exemple le plus flagrant en est celui de Charles le Mesnagier maĂźtre et administrateur ... 4 ADO, H 5 236 / 4 – 1304, le mardi aprĂšs la Saint-Denis vente par Nichole de Bordeaus ... 6Être bourgeois n’entraĂźne pas d’obligation de rĂ©sidence dans un quartier donnĂ© de la ville, bien que la majoritĂ© d’entre eux habitent au Nouvel Aclos, au cƓur de la ville fortifiĂ©e, et que seuls quelques-uns vivent dans les faubourgs. Les descriptions de l’habitat ne permettent aucunement de dĂ©gager un profil de logement propre aux bourgeois. Leur prĂ©fĂ©rence va aux manoirs urbains et aux maisons avec cour. Être ou devenir bourgeois n’implique pas non plus d’ĂȘtre natif de la ville3. Il est juste certain qu’un niveau de fortune minimal est exigĂ© pour l’accession Ă  ce milieu restreint des bourgeois argentanais. L’appartenance Ă  la bourgeoisie se dĂ©finit donc par la seule jouissance de privilĂšges particuliers et par un orgueil commun. L’expression la plus courante de cet orgueil des bourgeois argentanais est le rappel de leur statut dans tout acte les engageant. Pas une piĂšce de comptabilitĂ©, pas une constitution de rente qui ne signale que le donateur est bourgeois, et parfois mĂȘme qu’il est le plus vieil borgeis de la ville »4. 5 ADO, H 5 238 / 2 – 1424, 16 juin. 6 ADO, H 1 239 / 4 – 1422, 3 juillet. 7 MĂ©d. Argentan, ms. 17 – 1445, fo 54 ro. 7Ces trois statuts lĂ©gaux correspondent en fait Ă  des situations sociales trĂšs contrastĂ©es. L’examen des cas de demourants » qui nous sont connus permet de percevoir des rĂ©alitĂ©s trĂšs variables de l’habitant d’une paroisse rurale qui a fui les destructions liĂ©es Ă  la guerre et le brigandage au noble venu chercher le confort de la vie urbaine tout en profitant de l’abri des murailles. Ainsi voit-on un couple originaire de la paroisse de Beauvain louer un appentis accotĂ© Ă  l’église Saint-Jacques, au faubourg du mĂȘme nom, pour y demourer et estre hebergier leurs vies durant »5. La date de leur installation, 1424, ne laisse pas de doute sur leur besoin de sĂ©curitĂ©. Guillaume de Groucie, Ă©galement dit demourant en ladicte ville », est quant Ă  lui Ă©cuyer6, tandis que Simon Le Corme, qui lui aussi Ă©tablit sa rĂ©sidence Ă  Argentan, est marchand de drap, de grosse toile et de ruban7. 8 L’habitat des personnes d’Argentan » varie de la demie masure, ou petite maison, Ă  la ... 9 ADO, H 1381 – 1440, 18 novembre donation par Perrin Le Bouvier d’Argentan » ... 10 L’impĂŽt levĂ© en 1463 pour la restauration de ce lieu de pĂšlerinage, situĂ© au faubourg Sai ... 11 Gien Chauvin d’Argentan, par exemple, tel un bourgeois fortunĂ©, vit au Nouvel Aclos dans ... 8Le groupe des gens d’Argentan » paraĂźt plus cohĂ©rent. Tous sont propriĂ©taires d’au moins une maison dans laquelle ils rĂ©sident, qu’elle se situe dans ou au dehors de l’espace fortifiĂ©8. MĂȘme si ce groupe est assimilable aux classes moyennes actuelles, certains de ses membres se distinguent par un niveau de fortune assez Ă©levĂ© pour leur permettre de faire des dons d’importance aux abbayes voisines9, ou pour ĂȘtre imposĂ©s lors de la rĂ©fection de la chapelle Notre-Dame de la Place10. Parmi ces habitants plus aisĂ©s, le mode de vie adoptĂ© est donc le mĂȘme que celui des bourgeois, dont ils ne se diffĂ©rencient que par les droits et privilĂšges auxquels ils peuvent prĂ©tendre11. Notons que la profession de ces habitants de la ville n’est pas connue. 12 Pour illustrer les variations de fortune et de position sociale du groupe des b ... 13 Le terme mĂȘme de bourgeois » apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans les annĂ©es 1130, ... 14 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / 184, no 3 – 1480 n. s., 7 fĂ©vrier inventaire des biens de ... 15 Ainsi, la majoritĂ© des artisans du bĂątiment ne bĂ©nĂ©ficient pas du statut de bourgeois qui ... 9Le terme bourgeois » recouvre, de mĂȘme, des variations de position sociale et de fortune sensibles12, mais son emploi depuis le xiie siĂšcle correspond vĂ©ritablement Ă  un statut particulier13. La majoritĂ© des bourgeois se retrouve dans le monde restreint des officiers du roi et du seigneur, bien que marchands et artisans en composent une partie non nĂ©gligeable. Il est trĂšs probable que, dans un premier temps, le statut de bourgeois ait Ă©tĂ© liĂ© Ă  la rĂ©sidence soit dans l’espace du Nouvel Aclos, soit au Bourg Saint-Martin, et que cette notion de lieu de rĂ©sidence se soit attĂ©nuĂ©e pour favoriser la notion de fortune et de notabilitĂ©. Ainsi voit-on au xve siĂšcle des bourgeois essentiellement installĂ©s dans l’espace fortifiĂ©, alors qu’un petit nombre d’entre eux logent aussi dans les faubourgs. Le lieu de rĂ©sidence n’a jamais Ă©tĂ© le critĂšre exclusif d’appartenance Ă  la bourgeoisie. Tout habitant de l’enclos n’est pas systĂ©matiquement bourgeois comme le montrent les nombreux exemples de familles dites d’Argentan » disposant de biens dans la zone emmurĂ©e au xve siĂšcle. Il n’est pas non plus nĂ©cessaire d’ĂȘtre d’un lignage de la ville pour atteindre le statut de bourgeois, ainsi que le prouve l’exemple de Charles Le Mesnagier. Ce dernier devient maĂźtre et administrateur de Saint-Thomas, fonction qui ne peut ĂȘtre tenue que par un bourgeois de la ville, quoiqu’il soit natif d’une paroisse du Perche14. L’absence de bourgeois dans certaines catĂ©gories sociales implique que devenir bourgeois15 c’est aussi rechercher un avantage pĂ©cuniaire et que l’intĂ©gration Ă  la bourgeoisie est parfois le fruit d’une dĂ©marche volontaire. 10Ce statut de bourgeois correspond Ă©videmment Ă  une position sociale privilĂ©giĂ©e et Ă  une situation Ă©conomique confortable. Son rappel constant est un acte d’orgueil Ă©vident de la part de ceux qui le portent et n’entraĂźne dans les faits, en dehors d’une considĂ©ration sociale enviable, que l’exercice de privilĂšges avant tout Ă©conomiques. 16 ADO, H 1 309 / 2 – 1453, 29 mai tĂ©moignages divers concernant le droit des habitants d’ ... 11Ces diffĂ©rences de statuts se reflĂštent dans la jouissance de certains avantages au profit des habitants et des bourgeois, les demourants » ne bĂ©nĂ©ficiant d’aucun avantage, puisqu’étrangers Ă  la ville. Bourgeois et habitants profitent ensemble d’une exemption d’utiliser les moulins banaux de la ville, appartenant au duc d’Alençon. Ils ont donc en commun le droit de porter leurs grains Ă  moudre et leurs draps Ă  fouler au moulin de leur choix, qu’il soit moulin banal ou non. Les droits relatifs aux moulins sont parmi les plus intĂ©ressants au plan pĂ©cuniaire pour eux. Les habitants ont d’abord recours aux moulins Ă  grains du seigneur implantĂ©s le long de l’Orne, Ă  la NoĂ© et Ă  Dorion ou mĂȘme un peu plus loin Ă  la Gravelle. Mais il ne leur est pas interdit de faire moudre le grain dans les moulins des paroisses voisines. La seule condition Ă  cette libertĂ© de choix est que les grains doivent alors ĂȘtre apportĂ©s par les bourgeois de la ville jusqu’au moulin de leur choix, interdiction Ă©tant faite aux fermiers de ces moulins de venir chercher les grains Ă  Argentan. Sont exclus de cette exemption de banalitĂ© des moulins Ă  grains les boulangers et pĂątissiers. Divers procĂšs opposant les reprĂ©sentants seigneuriaux et l’abbaye de Silly prouvent la libertĂ© des gens de la ville Ă  faire de mĂȘme fouler leurs draps dans la campagne environnante, Ă  la seule condition de les y amener16. Il est possible qu’à l’image des grains, l’exemption ne s’étende pas au mĂ©tier des drapiers. Le droit est plus symbolique que rĂ©el, dans la mesure oĂč le coĂ»t du transport des draps jusqu’aux moulins de Silly-en-Gouffern, seuls autres moulins foulons de la rĂ©gion, situĂ©s Ă  une dizaine de kilomĂštres de la ville, absorbe l’éventuelle Ă©conomie faite. 17 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 non cotĂ© – 1783, 2 juillet arrĂȘt de la commission Ă©tablie par ... 18 É. LittrĂ©, Dictionnaire de la langue française. 19 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 non cotĂ© – 1783, 2 juillet. 20 ADO, 70 C ce droit est stipulĂ© lorsque, en 1216, les assises tenues Ă  Argentan per ... 21 Archives nationales AN, K 48 / 5 – 1360, 3 mai. 22 Touati, Vocabulaire historique du Moyen Âge Occident, Byzance, Islam, 3e ... 23 AN, K 48 / 5 – 1360, 3 mai le droit levĂ© s’élĂšve alors Ă  8 deniers tournois par charret ... 12Seuls les bourgeois sont exempts des droits de havage, hallage, mesurage et coutume et autres »17. Le droit de havage consiste en un droit grevant toute transaction ayant pour objet des fruits et lĂ©gumes. La location d’un emplacement aux halles urbaines implique le paiement du droit de hallage. Il est difficile de dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment le droit de mesurage dont il est seulement possible de savoir qu’il s’agit d’un droit pris sur chaque mesure18. Peut-ĂȘtre s’agit-il du droit Ă  payer pour pouvoir user d’une capacitĂ© de mesure propre Ă  la ville – une mesure d’Argentan est notamment utilisĂ©e pour les grains et attestĂ©e dans les comptes hospitaliers. Être exemptĂ© de droits de coutume Ă©pargne un nombre important de taxes et de droits seigneuriaux, et cette exemption touche l’ensemble des bourgeois, alors qu’un nombre restreint d’entre eux jouissent effectivement de la libertĂ© de moudre et fouler en dehors des moulins seigneuriaux. De façon plus anecdotique, les bourgeois jouissent du privilĂšge de laisser paĂźtre leurs animaux dans les prĂ©s seigneuriaux de la ville aprĂšs la premiĂšre coupe de l’herbe19. Les bourgeois d’Argentan n’ont pas Ă  s’acquitter non plus du droit de faĂźtage lors de la construction de leur habitation20. Les bourgeois argentanais sont aussi trĂšs probablement exempts du droit de pavage dont il est fait mention dans un acte de 136021. Le terme de pavage » dĂ©signe le pĂ©age levĂ© Ă  partir du xive siĂšcle pour financer l’entretien du pavage des rues et des chaussĂ©es22, tout spĂ©cialement levĂ© sur les charrettes passant dans la ville23. 24 AN, JJ 180 – 1449, 4 octobre lettres de Charles VII confirmant la capitulation en vertu ... 25 Ibid. 13Ces droits hĂ©tĂ©roclites ne sont pas anecdotiques aux yeux des Argentanais, qui, Ă  chaque changement de pouvoir, veillent Ă  en assurer la conservation. Ainsi, au lendemain de la prise de la ville par les Anglais en 1417, les Argentanais obtiennent le rĂ©tablissement comme au prĂ©cĂ©dent de la decente faite Ă  Touque par le roy d’Angleterre [de l’]ensemble des dignitez franchises et libertez telles quilz les avoient lors dicelle descente »24, confirmation qui leur est renouvelĂ©e par le roi de France aprĂšs la reconquĂȘte de la ville en 144925. La nature de ces droits, Ă  la fois trĂšs ruraux ou trĂšs orientĂ©s vers le commerce et les mĂ©tiers du drap et de la toile, peut expliquer l’absence de bourgeois parmi les membres des mĂ©tiers du bĂątiment, en dehors des mĂ©tiers du fer. Aucun de ces droits n’est effectivement intĂ©ressant au plan financier pour les maçons, les charpentiers ou les couvreurs. 26 Cette attaque est l’un des faits marquants de la chevauchĂ©e du duc de Lancastre en Norman ... 27 ADO, H 5 228 extraits des comptes de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas de 1405-1406. À cette da ... 14L’ensemble des titres de bourgeoisie est, depuis 1356 et jusqu’à la RĂ©volution, conservĂ© Ă  l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas que la communautĂ© urbaine contrĂŽle souverainement. Auparavant, leur garde Ă©tait assurĂ©e dans l’enceinte du chĂąteau, mais une attaque anglaise dĂ©truit une partie du site et l’essentiel des archives26. PrĂ©cieux aux yeux des habitants, ces titres sont dĂšs lors jalousement gardĂ©s dans la chambre du maĂźtre, dans un coffre rĂ©servĂ© Ă  cet usage et nommĂ© coffre aux bourgeois »27. Exercice des pouvoirs urbains et modes de reprĂ©sentation de la communautĂ© urbaine 15Les domaines de compĂ©tence de la communautĂ© urbaine sont trĂšs limitĂ©s par l’existence depuis 1204 d’un pouvoir seigneurial fort. L’entretien des Ă©quipements urbains tels ponts, portes et murs fortifiĂ©s, rues et pavage, puits et fontaines sont de son ressort. Le soin d’organiser le guet aux murailles de la ville et de faire garder les portes par la mise en place d’une milice urbaine est l’autre grand pouvoir des instances locales. Quatre des foires annuelles appartiennent Ă  la ville elle-mĂȘme qui se doit de les organiser et d’exercer pendant leur tenue les pouvoirs de justice et de police dont elle ne dispose pas autrement. La gestion de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas, reconnu de fondation bourgeoise, relĂšve, quant Ă  elle, de la seule autoritĂ© des bourgeois de la ville, qui doivent annuellement veiller Ă  l’audition et Ă  la vĂ©rification des comptes hospitaliers. Le choix du maĂźtre et administrateur de Saint-Thomas, ainsi que le pouvoir de le destituer, est Ă©galement l’apanage des bourgeois d’Argentan. 16La communautĂ© urbaine, pour mener Ă  bien ces missions, mais aussi pour veiller Ă  la prĂ©servation des libertĂ©s et franchises de ses membres, s’exprime par le biais des assemblĂ©es de ville et de dĂ©lĂ©guĂ©s des habitants les procureurs. 28 New British Library, Rot. Norm., 5e annĂ©e du rĂšgne du roi Jean, memb. 2 – 1203, ... 29 Le nombre de procureurs ou Ă©lus communs varie en fonction des tĂąches requises. Plusieurs ... 17En effet, il n’y a ni commune ni systĂšme municipal instituĂ© Ă  Argentan. Seul un texte de 1203 fait mention d’un maire – mais non d’échevins – , indice d’un systĂšme communal embryonnaire, trĂšs certainement octroyĂ© par Jean sans Terre moyennant finances, et qui disparaĂźt avec la domination française sans que les habitants rĂ©clament son rĂ©tablissement28. La fonction et le titre de maire ne rĂ©apparaissent dans les sources qu’au dĂ©but du xvie siĂšcle, Ă©poque oĂč est aussi crĂ©Ă© le mandat d’échevin. À la fin du Moyen Âge, la ville est donc gĂ©rĂ©e par une consultation plus ou moins rĂ©guliĂšre de la population, sous la forme de rĂ©unions d’assemblĂ©es de ville. Celles-ci rĂ©unissent au moins un procureur des bourgeois reprĂ©sentant leurs intĂ©rĂȘts et dĂ©signĂ© par eux29, le bourgeois choisi comme receveur des aides ainsi que quelques autres membres de la bourgeoisie, dont ni le nombre ni le mode de dĂ©signation ne peuvent ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s. Habitants, manants et bourgeois ont le droit d’assister Ă  ces assemblĂ©es, mais sans y avoir voix dĂ©libĂ©rative, et sans ĂȘtre en aucune façon consultĂ©s. Il est Ă  noter que le lieu de rĂ©union des assemblĂ©es de ville, la chambre situĂ©e au deuxiĂšme Ă©tage de la tour-porte de la ChaussĂ©e, restreint en raison de son exiguĂŻtĂ© le nombre des participants possible. 30 MĂ©d. Argentan, ms. 43 – 1769, p. 183. 31 Ibid. Les finances urbaines sont, de fait, d’un revenu trĂšs fluctuant et vraisemblablemen ... 32 Parmi les procureurs des bourgeois de la fin du XVe siĂšcle, Jehan Hatesse, Hion ... 33 C’est le cas de Romain Pigache, clerc, qui a Ă©galement tenu les fonctions de procureur du ... 34 En plus d’avoir Ă©tĂ© trĂ©sorier de Saint-Germain, Guillaume de la Pallu a Ă©tĂ© pro ... 35 Andrieu Avesgo est avocat, non seulement pour l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas, pour l’abbaye No ... 36 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / 184, no 2 – 1475, 5 novembre cet acte Ă©tablissant sept procureurs est ... 18Ces assemblĂ©es de ville ont donc pour mission essentielle de discuter avec les reprĂ©sentants royaux et ducaux des franchises et privilĂšges des bourgeois de cette ville, Ă©tablissement d’octroi, commutation de la taille, Ă©tablissement de la milice bourgeoise »30. Il revient donc Ă  ces quelques hommes de dĂ©fendre les privilĂšges pĂ©cuniaires de leurs semblables, de modĂ©rer les exigences fiscales du roi et du prince et de choisir les capitaines de quartier ayant en main le guet urbain. Le ou les procureurs prĂ©sents lors de ces sĂ©ances reprĂ©sentent Ă©galement les intĂ©rĂȘts de la ville dans les affaires relatives Ă  la gestion de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas et aux impositions consenties par la communautĂ© pour la rĂ©fection des lieux de culte. Mais surtout, le procureur est saisi des titres et deniers communs »31 lui reviennent donc la conservation des chartes d’octroi de privilĂšges et la gestion des finances urbaines. C’est la raison pour laquelle les procureurs sont, de fait, choisis parmi les membres les plus fortunĂ©s de l’élite urbaine, mais aussi parmi les bourgeois ayant des compĂ©tences juridiques solides. Leur sens des affaires et de la gestion est aussi l’un des facteurs du choix. La plupart d’entre eux ont donc auparavant exercĂ© des fonctions d’administration ou de gestion, qu’ils aient Ă©tĂ© prĂ©sents Ă  l’audition des comptes de fabrique ou trĂ©soriers de la prestigieuse fabrique de Saint-Germain32, membres de l’administration ducale ou royale en tant que receveur de la vicomtĂ©33 ou procureur du duc d’Alençon34, avocat35 ou tabellion. Rares sont ceux dont l’expĂ©rience de gestionnaire ou d’administrateur n’a pas Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e. Leur rĂ©putation et leur bonne connaissance de la coutume locale entrent aussi en ligne de compte lors de leur dĂ©signation et les procureurs se doivent d’ĂȘtre habilles saiges et discrepts »36. 37 Ibid. en 1475, ce sont 28 bourgeois qui dĂ©signent les 7 procureurs. 38 Ibid. 39 Ibid. Ă  cette occasion 2 des 7 procureurs Ă©lus sont des bourgeois constituants particip ... 19Les circonstances du choix des procureurs sont inconnues, mais ils sont dĂ©signĂ©s par un groupe de bourgeois dits bourgeois constituants »37. Ces bourgeois chargĂ©s, on ne sait comment, de sĂ©lectionner les procureurs ont eux aussi dĂ©jĂ  exercĂ© une fonction reprĂ©sentative de la communautĂ©, soit en tant que procureur, soit en tant que syndic. Tous sont membres de l’élite urbaine et appartiennent aux lignages les plus connus de la ville. Peut-ĂȘtre est-ce lĂ  encore leur rĂ©putation qui donne du poids Ă  leur dĂ©cision et en fait un choix reprĂ©sentatif de la volontĂ© de l’ensemble des bourgeois. Le choix que les bourgeois constituants expriment est effectivement fait tant en leurs noms que eulx faisant fors pour les bourgeois et habitans d’icelle ville et bourgeoisie »38. Il est Ă  noter que les bourgeois constituants peuvent se dĂ©signer eux-mĂȘmes comme procureurs39 ! Conclusion les limites des pouvoirs urbains et de l’autoritĂ© de la communautĂ© argentanaise 20Les pouvoirs des habitants et leur implication dans la gestion des domaines de compĂ©tence de la ville, bien Ă©tablis en thĂ©orie, sont trĂšs limitĂ©s dans les faits. La trĂšs forte tutelle exercĂ©e par le pouvoir royal et ducal sur les instances reprĂ©sentatives muselle les prĂ©tentions de la communautĂ©. Toute assemblĂ©e de ville se dĂ©roule effectivement en prĂ©sence du vicomte d’Argentan et / ou du lieutenant du bailli d’Alençon. Leur influence sur les dĂ©cisions des assemblĂ©es urbaines est trĂšs perceptible, notamment dans le domaine des fortifications. Les campagnes de rĂ©fection des murailles de la ville sont impulsĂ©es Ă  la demande des officiers du roi et du duc, les autoritĂ©s royales et ducales en favorisant l’exĂ©cution par des dons en argent, des exemptions fiscales
 Si au plan de l’organisation militaire, les assemblĂ©es de ville nomment les capitaines de quartier, qui organisent le guet de chaque zone urbaine, et leurs lieutenants, ce choix est dans la pratique soumis Ă  l’approbation du capitaine du chĂąteau, lui-mĂȘme choisi, selon les pĂ©riodes, par le roi ou par le duc d’Alençon. 21Une autre limite importante Ă  l’exercice de ces pouvoirs est celle des finances urbaines. La ville d’Argentan, Ă  la fin du xve siĂšcle, en dehors de divers droits et amendes, ne dispose pas de revenus rĂ©guliers. Les autoritĂ©s royales, pour les grands chantiers de fortification surtout, lui octroient pour une pĂ©riode d’un an les revenus de la maille », aide levĂ©e localement sur les boissons vendues sur place. Cet octroi, souvent rĂ©pĂ©tĂ©, n’est pas systĂ©matique, et il est permis de penser que son octroi dĂ©pend de la soumission du corps de ville aux dĂ©cisions royales. L’absence de personnel municipal » interdit de surcroĂźt l’application des dĂ©cisions des assemblĂ©es. Mais plus que tout, la confusion entre Ă©lites urbaines et pouvoirs royaux et ducaux font des assemblĂ©es de ville des institutions plus formelles qu’efficaces. Les familles les plus en vue, celles qui dĂ©signent les procureurs en leur sein, sont aussi celles qui fournissent leurs cadres locaux Ă  l’administration royale et ducale. 19 des familles bourgeoises fournissent Ă  elles seules 40 % des procureurs et c’est dans ces mĂȘmes familles que sont recrutĂ©s 45 % des officiers exerçant dans la ville au nom du roi ou du duc. Ce sont ces familles qui, de façon trĂšs gĂ©nĂ©rale, tendent Ă  l’anoblissement en cette fin de xve siĂšcle, soit par une politique matrimoniale rĂ©flĂ©chie, soit par l’achat de petites seigneuries rurales proches d’Argentan. 22On ne peut connaĂźtre la sociĂ©tĂ© argentanaise, pour la fin du xve siĂšcle, que par le biais de ses Ă©lites, qui accaparent l’ensemble des instances de gouvernement. Notes 1 Seul un volume couvre, trĂšs partiellement, les annĂ©es 1496-1499 Archives dĂ©partementales de l’Orne ADO, 4 B 194, 1496-1499. 2 Le testament de la veuve d’un maĂźtre et administrateur de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas semble ĂȘtre l’unique exemplaire conservĂ© pour la pĂ©riode envisagĂ©e ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / C 37 Fondations, no 3 – 1481, 30 juin testament de Jehanne de Bures, veuve de Charles le Mesnagier, naguĂšre maĂźtre et administrateur de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas. 3 L’exemple le plus flagrant en est celui de Charles le Mesnagier maĂźtre et administrateur de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas. Il est natif de la paroisse de Notre-Dame-de-Bure au Perche ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / 184, no 3 – 1480, 7 fĂ©vrier inventaire des biens de Saint-Thomas Ă©tabli Ă  la mort de Charles le Mesnagier. 4 ADO, H 5 236 / 4 – 1304, le mardi aprĂšs la Saint-Denis vente par Nichole de Bordeaus le plus viel borgeis d’Argenthen et Floreste sa fame » d’une rente Ă  l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas. 5 ADO, H 5 238 / 2 – 1424, 16 juin. 6 ADO, H 1 239 / 4 – 1422, 3 juillet. 7 MĂ©d. Argentan, ms. 17 – 1445, fo 54 ro. 8 L’habitat des personnes d’Argentan » varie de la demie masure, ou petite maison, Ă  la maison. 9 ADO, H 1381 – 1440, 18 novembre donation par Perrin Le Bouvier d’Argentan » d’une place et d’une cour en faveur de l’abbaye Notre-Dame de Silly-en-Gouffern. 10 L’impĂŽt levĂ© en 1463 pour la restauration de ce lieu de pĂšlerinage, situĂ© au faubourg Saint-Martin, est basĂ© sur le niveau de fortune. Seuls deux chefs de famille sont d’Argentan » et non bourgeois. Il s’agit de Perrin Le Bouvier, prĂ©cĂ©demment citĂ©, et de Guillot des Rotours ADO, H 3 590 / 2 – 1463, juin rĂŽle de l’imposition pour la reconstruction de Notre-Dame de la Place. 11 Gien Chauvin d’Argentan, par exemple, tel un bourgeois fortunĂ©, vit au Nouvel Aclos dans un hĂŽtel dotĂ© de dĂ©pendances. 12 Pour illustrer les variations de fortune et de position sociale du groupe des bourgeois, citons deux extrĂȘmes, Ă  savoir Perrin Clotet, propriĂ©taire d’une maison au Nouvel Aclos, qui exerce la profession de barbier ADO, H dĂ©pĂŽt 2 tome I – compte de Saint-Thomas de 1453-1454, p. 248, et Guillaume de la Pallu, lui aussi bourgeois qui, habitant un manoir au Nouvel Aclos, est membre de l’administration ducale en tant que procureur du duc d’Alençon. Ce dernier est plusieurs fois choisi comme procureur des bourgeois et acquiert la seigneurie du Mesnil-Hubert ADO, H 1 309 / 1 – 1454, fo 2 ro ; H dĂ©pĂŽt 2 tome I – compte de Saint-Thomas de 1453-1454, p. 225. 13 Le terme mĂȘme de bourgeois » apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans les annĂ©es 1130, lorsque Henri Ier, roi d’Angleterre, fait don d’une terre Ă  Argentan Ă  deux de ses armuriers avec l’accord des bourgeois de la ville BnF, ms. lat. 10 083, no 4 – [1130-1135]. 14 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / 184, no 3 – 1480 n. s., 7 fĂ©vrier inventaire des biens de Saint-Thomas Ă©tabli Ă  la mort de Charles le Mesnagier. 15 Ainsi, la majoritĂ© des artisans du bĂątiment ne bĂ©nĂ©ficient pas du statut de bourgeois qui ne leur est d’aucun intĂ©rĂȘt particulier dans l’exercice de leur profession. 16 ADO, H 1 309 / 2 – 1453, 29 mai tĂ©moignages divers concernant le droit des habitants d’Argentan Ă  mener leurs draps aux moulins foulons de Silly, sans obligation pour eux d’utiliser les moulins foulons ducaux de Fontenai. 17 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 non cotĂ© – 1783, 2 juillet arrĂȘt de la commission Ă©tablie par le Roi qui maintient les habitants d’Argentan dans leurs privilĂšges d’exemption. 18 É. LittrĂ©, Dictionnaire de la langue française. 19 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 non cotĂ© – 1783, 2 juillet. 20 ADO, 70 C ce droit est stipulĂ© lorsque, en 1216, les assises tenues Ă  Argentan permettent aux religieux de Saint-Martin de SĂ©es de construire des maisons Ă  Argentan sans autorisation ni paiement du droit de faĂźtage. 21 Archives nationales AN, K 48 / 5 – 1360, 3 mai. 22 Touati, Vocabulaire historique du Moyen Âge Occident, Byzance, Islam, 3e Ă©dition augmentĂ©e, Paris, La Boutique de l’Histoire, 2000. 23 AN, K 48 / 5 – 1360, 3 mai le droit levĂ© s’élĂšve alors Ă  8 deniers tournois par charrette passant dans la ville. 24 AN, JJ 180 – 1449, 4 octobre lettres de Charles VII confirmant la capitulation en vertu de laquelle les habitants d’Argentan doivent jouir de leurs biens, droits et libertĂ©s comme avant la conquĂȘte anglaise. 25 Ibid. 26 Cette attaque est l’un des faits marquants de la chevauchĂ©e du duc de Lancastre en Normandie juin-juillet 1356. 27 ADO, H 5 228 extraits des comptes de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas de 1405-1406. À cette date, un serrurier de SĂ©es est rĂ©munĂ©rĂ© pour la façon d’une serrure de fer Ă  bende pour mectre au coffre aux borgeois », serrure Ă  laquelle est ajoutĂ©e une deuxiĂšme serrure Ă  ressort. La chambre du maĂźtre est elle-mĂȘme pourvue de serrures de bois. 28 New British Library, Rot. Norm., 5e annĂ©e du rĂšgne du roi Jean, memb. 2 – 1203, 1er octobre lettres de Jean sans Terre avisant le maire et les bourgeois d’Argentan de la nomination d’un nouveau capitaine Ă  la tĂȘte de la place forte. 29 Le nombre de procureurs ou Ă©lus communs varie en fonction des tĂąches requises. Plusieurs procureurs sont de toute façon dĂ©signĂ©s en cas d’empĂȘchement de l’un d’eux du fait de ses affaires personnelles ou de ses activitĂ©s professionnelles ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / 184, no 2 – 1475, 5 novembre dĂ©signation des sept procureurs des bourgeois d’Argentan chargĂ©s de l’audition et de la vĂ©rification des comptes de l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas pour ce que iceulx esleuz communs ne pourroient pas estre touz prĂ©sens [
] obstant les occupations que ilz pourroient avoir en leurs propres affaires ». 30 MĂ©d. Argentan, ms. 43 – 1769, p. 183. 31 Ibid. Les finances urbaines sont, de fait, d’un revenu trĂšs fluctuant et vraisemblablement peu Ă©levĂ©, ne dĂ©passant jamais quelques centaines de livres. Les sources principales de ces finances sont le rachat du guet, les droits de passage levĂ©s sur les ponts de l’Orne, ainsi que l’octroi annuel par les autoritĂ©s royales des droits d’entrĂ©e grevant le commerce des boissons vendues au dĂ©tail ou en gros dans la ville, droits dĂ©signĂ©s sous le vocable gĂ©nĂ©ral de maille ». 32 Parmi les procureurs des bourgeois de la fin du XVe siĂšcle, Jehan Hatesse, Hion Pinel et Jehan Dupuis ont auditionnĂ© les comptes des trĂ©soriers de Saint-Germain, tandis que Guillaume de la Pallu, Girot Droulin et MacĂ© Gaultier ont Ă©tĂ© trĂ©soriers de cette fabrique. Seul Henri de Blesais, lui aussi procureur Ă  cette Ă©poque, est trĂ©sorier de l’autre fabrique de la ville, Saint-Martin. 33 C’est le cas de Romain Pigache, clerc, qui a Ă©galement tenu les fonctions de procureur du vicomte d’Argentan. 34 En plus d’avoir Ă©tĂ© trĂ©sorier de Saint-Germain, Guillaume de la Pallu a Ă©tĂ© procureur du duc d’Alençon et substitut du procureur du roi. 35 Andrieu Avesgo est avocat, non seulement pour l’HĂŽtel-Dieu Saint-Thomas, pour l’abbaye Notre-Dame de Gouffern, mais aussi du duc d’Alençon. En plus de sa connaissance du droit, Avesgo a fait preuve de ses qualitĂ©s de gestionnaire en Ă©tant trĂ©sorier de Saint-Germain. 36 ADO, H dĂ©pĂŽt 2 / 184, no 2 – 1475, 5 novembre cet acte Ă©tablissant sept procureurs est le seul relatif Ă  leur dĂ©signation qui nous soit parvenu. 37 Ibid. en 1475, ce sont 28 bourgeois qui dĂ©signent les 7 procureurs. 38 Ibid. 39 Ibid. Ă  cette occasion 2 des 7 procureurs Ă©lus sont des bourgeois constituants participant Ă  ce choix. ARGENTAN- Appartement de type F2 - Quartier ST Martin Argentan (61200) Pro . 2 piĂšces . 43 mÂČ . 300 € Pro . 2 piĂšces . 43 mÂČ . 300 € CrĂ©er votre profil candidat locataire Google Map Comparer les prix du quartier Ajouter Ă  ma sĂ©lection Partager Plus d'infos . Boostez votre demande de location avec la recherche inversĂ©e. Autres annonces susceptibles de vous ItinĂ©raires Cartes HĂ©bergements Restaurants Tourisme Norauto Besoin de pneus ? Info trafic Le Mag Voyagezautrement ArrivĂ©e Ă  ArgentanOrganisez votre voyage HĂ©bergements Autres services Restaurants Ă  Argentan Voir les restaurants de la sĂ©lection Michelin Sites touristiques Ă  Argentan Voir les sites touristiques incontournables Services auto Louer une voiture HĂ©bergementsOĂč dormir Ă  Argentan 320 m - 6, boulevard Carnot, 61200 Argentan 9 215 avis 515 m - 19 rue Saint Martin - 47 rue de la Republique, 61200 Argentan km - 1 place des Trois Croix, 61200 Argentan Plus d'hĂŽtels et hĂ©bergements Ă  Argentan RestaurantsOĂč manger Ă  Argentan La Renaissance MICHELIN 2022 387 m - 20 avenue de la 2Ăšme-Division-BlindĂ©e, 61200 Argentan La Table de Catherine MICHELIN 2022 km - D 424, 61200 Fontenai-sur-Orne La TĂȘte au Loup MICHELIN 2022 km - Lieu-Dit la TĂȘte au Loup, 61310 Le Pin-au-Haras Plus de restaurants Ă  Argentan Sites touristiquesA voir, Ă  faire Ă  Argentan km - 61310 Le Pin-au-Haras Plus de sites touristiques Ă  Argentan Nouveau calculateur d'itinĂ©raire - BĂȘta Souhaitez-vous tester le nouveau calculateur ViaMichelin pour l'itinĂ©raire que vous venez de calculer ? Mon compte Michelin Maintenance en cours. villaset maisons 3 piĂšces Ă  vendre Ă  st-martin-de-seignanx. acheter maison 3 piĂšces Ă  st-martin-de-seignanx. annonces achat vente immobilier. Nous respectons votre vie privĂ©e. Maisons & Appartements utilise des cookies et autres tags pour vous fournir un maximum de fonctionnalitĂ©s, pour les fonctions de partage vers les rĂ©seaux sociaux, pour analyser l'audience du site internet
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